1912-09
Sans aucun doute chacune des familles nobles dont nous avons parlé devait posséder châteaux ou maisons féodales plus ou moins fortifiés. Certes, à Etival ni à Ronchaux, ce n’étaient pas des châteaux-forts comme celui de Châtel de Joux, que les de Cuisel avaient élevé sur un rocher à pic de 40mètres de hauteur.
Néanmoins, sans offrir une si forte position, le château de Ronchaux avec ses tours crénelées et ses meurtrières, pouvait constituer aussi un point de résistance. « Il était placé sur une légère éminence au Sud-Est du village, (proche la maison Bauduret). Il se composait d’un bâtiment de forme rectangulaire, ayant dans sa face septentrionale une tour circulaire percée de meurtrières et contenant l’escalier » Une source qui actuellement encore arrose le « grand clou » (clos) dépendance du château, assurait la provision d’eau en cas de siège, » Ce château dont on voit encore quelques vestiges, fut démoli en 1810″.
On en trouve les débris en plusieurs maisons du village, particulièrement en la maison de Casimir Bunod-Quoniam.
Y eut-il d’autres maisons seigneuriales à Ronchaux ? Je le crois et j’appuie mon sentiment du fait déjà cité. En effet, nous avons vu précédemment le fameux Lacuzon défenseur de la Comté « déclarer aux échevins de Moirans auxquels il faisait mander de la poudre, qu’il possédait pour en garantir le paiement, de la vaisselle d’argent dans la maison de madame la baronne de l’Aigle, sise au Ronchaux ». Et nous savons d’ailleurs, « que pendant la guerre précédente, la baronne de l’Aigle habitait sa maison-forte d’Etival »
D’où nous pouvons conclure, me semble-t-il, que le château proprement dit n’appartenait pas à la baronne de l’Aigle mais que celle-ci possédait à Ronchaux une maison seigneuriale différente du château-fort.
Mais où pouvait bien s’élever cette maison? Je ne saurais en fixer exactement l’emplacement. Néanmoins, je crois le retrouver dans la maison de feu Deïl-Aubin Devaux, appartenant à sa fille Madame Marie-Eloïse Devaux, veuve Mouret, demeurant à Clairvaux. En effet dans une chambre élevée sur une cave voûtée, on peut admirer une cheminée monumentale de bon style. Sur socles richement sculptés, reposent comme jambages, deux colonnes géminées, qui supportent le linteau, orné de trois moulures rondes, sur lequel pose la tablette avec corniche biseautée, le tout en pierre dure. Au milieu du linteau se trouve un écusson qu’un vandale ignorant a privé de ses armoiries. Et je crois la cheminée en sa place première, car des indices suffisants montrent que la chambre susdite avait autrefois une plus grande étendue.
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