Entreprises belliqueuses

1913-09

Il va sans dire que sous l’ancien régime la France possédait une armée de terre et une marine même, capables de faire respecter son nom en Europe. La marine comptait en 1789, 226 bâtiments de guerre. Le recrutement des marins se faisait au moyen de l’inscription maritime établie par Colbert. L’armée de terre comprenait : l’armée permanente et les milices provinciales qui formaient des sortes de bataillons de réserve. L’armée permanente se recrutait par des engagements volontaires. La milice provinciale organisée par bataillons composés d’hommes appartenant à la même province, se recrutait par le tirage au sort.
Les gens du peuple étaient seuls astreints à la milice, dont le service durait 5 ans . En temps de paix, les miliciens demeuraient dans leurs foyers, ils étaient seulement astreints à des exercices périodiques. Pendant la guerre, leurs bataillons renforçaient les régiments de l’armée permanente.
Mais ces armées n’allaient bientôt plus suffire à la défense du pays menacé par la coalition des nations effrayées par les progrès de la révolution française. Maîtres dans l’assemblée législative, les Girondins forcent Louis XVI à déclarer la guerre à l’Autriche, 20 avril 1792.
Les débuts des hostilités nous furent défavorables, les revers de nos armées surexcitèrent les passions populaires.

A la nouvelle de la prise de Verdun par l’ ennemis le drapeau noir fut arboré sur la tour de Notre-Dame de Paris, le canon tonna d’heure en heure. L’assemblée décréta que la Patrie était en danger, mais comme toujours et à chaque fois la France fut agitée par un ardent patriotisme. Dans toutes les villes et même dans les campagnes, des bureaux improvisés reçurent les enrôlements volontaires. Mais aussi d’abord il fallait pourvoir à l’armement, à la subsistance et au transport des armées.
L’Assemblée y pourvoit par des recensements et réquisitions ordonnées dans toute la France.

« Le 4 mai 1792, lé citoyen assemblés à l’invitation de M. le Maire de Ronchaux, qui a fait lecture d’une circulaire de M.M les administrateurs du directoire du district de Saint-Claude, relatif à la déclaration de guerre, à l’invitation du Maréchal Lukner (Commandant l’armée de l’Est) ,qui demande au citoyen français et au municipalités de donner un état des chevaux, voitures et autres ressources pour le transport de larmée, en concéquance le conseil déclare que la municipalité de Ronchaud peut fournir des chevaux et jumand ainsy qu’il suit :
1°) Jean-Etienne Devaux une jumand.
2°) André Bunod, un cheval et une jumand etc. au total 15 lesquel jumand et chevaux nous offront au service de la patrie et au besoin de l’état :fait à Ronchaud. »

« le 29 juillet 1792, il est fait déclaration des armes possèdés par les citoyens de Ronchaud, savoir : 17 fusils et 3 sabres ,dont les susd’fusils ne sont points de calibre de gaire et une partie en mauvais état dont nous déclaront que nous lé offront pour la défanse de la patrie et nous somme prais à nous en servir nous-même et de vivre libre ou mourir, le tous fait en a semblé. »
Le onze du mois d’août même année, nouvelle réunion des citoyens.
« pour recueillir lé dont pécuniaire pour faire une somme pour donner au jeune citoyen enrollé pour la défance de la patrie endangée.
Premièremand, sè présanter Marie-Antoine Lacroix, lequel a offer 15 livres, Jean-Etienne Devaux adonné 35 livres et apayés, François-Marie Gauthier, a promis 10 livres a payer demain matin, Jean-Joseph Liboz, fruitier ,5 livres en tout 35 citoyens qui ont versé la somme de 400 livres. »

Puis sont des réquisitions de paillasses et d’habits pour les troupes.
 » L’an 1793, second de la Rép. Fr. le 4 octobre, le conseil général de la commune étant assemblé, lecture a été faitte par le secrétaire grefier d’une réquisition faitte par lé représentan du peuple en commition, à Dôle, portant art 1. que l’administration du Juras et requise de fournir par lé citoyen riche de son arondicemant atitre de près à la république la quantitée de douse cent paillace, douse cent matelas, douse cent traversains et douse mille quatre cent pairs de draps de lits, vu aussy la réquisitions des administrateurs du directoir du district de Saint-Claude, à la datte du 21 septembre dernier, qui fixe le contingant à fournir par la municipalité à trois couvertures de laine et trois draps de lis, en concéquance le conseil général a délibérée que neyant point de connaissance quaucun citoyen nest son munie de couverte de laine, y la étée délibérée quil en fairais acheter apris d’argant, ce qui a étée exécutée et que leditte couverte on coutée les trois la somme de cent vingt livre et que cette somme serrat réparti sur lés citoyens riche de la municipalité et les draps de lit serront repartr sur les citoyens qui en serrons le mieux fournir en linge de toille, y la étée arettée que le citoyen Jean-Etienne Devaux serrat tenu de payer la somme de vingt-sept livres qu’il serrat obligé de payer au terme de la susditt, aretté que le citoyen Claude-Joseph Grand serat tenud de payer la somme de dix livres.
3° que le citoyen François-Marie Girard-Claudon serrat tenud de payer la somme de dix-sept livres et que le citoyen André Devaux, le vieux, serrat tenud de payer la somme de six livres et deplus un drap de lit bon et recevable et que Jean-Claude Cassabois le jeune, serrat tenud de fournir un drapde lits et que la citoyenne Geneviève Girard, veuve de Claude-François Devaux, fourniras un drap de Lits bon et recevable et que lés citoyens François-Marie Bunod, et André Devaux le jeune serront tenud de payer à la ditte veuve Devaux, chacun la somme de cinq livres pour indemnité dud’draps,fait et arretée en la maison commune. »

« Aujourdhuit neuf germinal ,(29 mars 1794), second de la République française, une indivisible ,le conseil général étant assemblé à linvitation de lagant national de la commune de Ronchaud qui nous a représantée lextrai de délibération du directoire du district de Condat Montagne (Saint-Claude), du vingt-huit vantos dernier (18 février 1794) ,par eus prise en vertu daraittée de la commition administrative du Juras séant adolle (Dole),portant réquisition au district de Condat Montagne de deux cens abis et ensuitte darrettée des représantan du peuple Coste et Beaudot, du huit pluviose dernier (27 janvier 1794) le directoire a taxé pour contingance à la commune de Ronchaud, deux veste, cinq culote, six pairs de bas, dix chemise,quatre pairs de guêtre, un pantalon, et a linstan le conseil général concidérant qu’il nexiste pas détoufe en abis dan la commune pour fournir le contingan y la étée délibéré que le contingant serrait répartir sur chaque citoyens les plus aisé ainsy qu’il suis savoir à Jean-Etienne Devaux, un pantalon, une veste, une chemise2)François-Joseph Piard et ses frères, une veste, une chemise , un pair de bas3) André Devaux le vieux, une culote , une chemise.4) Claude-Antoine Girard une chemise, une paire de guêtre.5) Claude-Antoine Cassabois le vieux une paire de guêtre, la moitié d’un pair de bas avec Jean-Claude son frère….Alexis Alardet et Pierre-Joseph Vuillet, chacun par moitié une paire de guêtre pour les deux. François-Marie Bunaud, un pair de bas et le quart d’une culote avec André Alardet pour les trois quarts le tous fait et araittée en conseil général de la commune dud’Ronchaud avec déclaration quil serrat notifiée à chaque citoyen le contingant de ce quil on étéé taxée et serront tenud de lé fournir dan les délais de dix jours, les an et jour susdit et on signé tous ceux qui on sut le faire. »

1913-10
Enrôlement des volontaires.
Dans toutes les villes, avons-nous dit, des bureaux improvisés reçurent les enrôlements volontaires. Puis l’Assemblée Législative, et après elle la Convention, organisèrent le recrutement des armées. Les descendants des anciens défenseurs de la Franche-Comté ne devaient pas rester insensibles à ce souffle de patriotisme qui traversait la France. Après avoir répondu et fourni aux diverses réquisitions en chevaux, voitures et subsistances, Etival et Ronchaux devaient bravement fournir leur contingent de défenseurs du pays.
Les bureaux de recrutement ayant siégé dans les villes, à Saint-Claude pour notre région, la liste des volontaires doit se trouver aux archives du Jura. Toutefois, sans y recourir, une circonstance particulière nous fera connaître les noms des volontaires ou soldats de la paroisse. Pour encourager les enrôlements et aussi, comme présentement à propos de la loi de trois ans, afin d’apporter quelque soulagement aux familles des volontaires, la Convention fit une loi de secours aux familles. Or, c’est par les demandes de subventions des parents auprès des municipalités que nous allons connaître les noms des militaires ou tout au moins de leurs parents et la date de leur engagement.
Ainsi à Etival :« L’an 1793 et le 13 janvier an second de la République française, au gref de la municipalité d’Etival c’est présenté Désiré Chanut, d’Estival, agé de 50 ans, qui nous a dit qu’ayant un fils dans les volontaires qui c’est enrôlé et parti le 4 octobre 1791, il requérait d’être du nombre des pères qui ont droit aux secours accordés par le décret de la Convention. »

 « le dit jour (13 janvier 1793), c’est présenté Marie-Thérèse Frasier veve de Claude-Henry Guillon dud’Estival, laquel est agé de soisant an, nous a représenté qu’ayant trois fils dans les volontaires et n’ayant point de secours pour vivre, étant infirme, elle ne pouvait pas gagner sa vie et a déclaré ne savoir signer. »

  » Le dit jour, s’est présenté Marie-Josette Courvoisier, veve d’Isidore Chanut, d’Estival, laquel âgé de 64 ans, et nous a représenté qu’ayant un fils dans les volontaires et n’ayant point de secours pour sa supsistance na pouvant gagner sa vie, elle crois être dans le cas des secours accordés par la république et a déclaré ne sçavoir signé. (Ce fils n’est autre que Boniface Chanut que nous voyons lan XI, le 17 pluviôse (6 février 1803), militaire retiré sans traîtement quoique blessé, solliciter l’emploi de sacristain concurrement avec celui de maître d’école qu’il remplissait dès l’année précédente. »

 « Le dit jour c’est présenté Philibert-Marie Berrez âgé de 61 ans lequel nous a représenté qu’ayant deux fils volontaires dans le (n°) bataillon des fédérés et n’ayant point de moyen de sudsistance, nous a requis de porter sur le registre,pour obtenir du secours de la République et a signé. »

 « Le dit jour c’est présenté Marie-Thérèse Grandperrier, veve de Jean-Baptiste Gros, âgé de 56 ans, laquel nous a représenté qu’ayant un fils dans les volontaires dès le 4 octobre 1791, elle est dans le cas d’obtenir des secours n’ayant aucun bien « 

 Cela fait huit soldats enrôlés dans les armées de la République. Aussi lors du recensement de tous les citoyens de l’age de 18 ans jusqu’à 40 ans « l’an 1793 et le 12 mars l’an 2 de la république française » voyons nous le conseil municipal déclarer. « d’après l’état dicy dessus (19 citoyens de 18 à 40 ans) et pris égard au nombre de citoyens qui sont déjà partis aucun ne se sont présenté pour partir volontairement ,pourquoy nous avons dressé le présent procès verbal pour être envoyé au corps administratif… »

 A Ronchaux : Nous trouvons d’abord : Une « séance public de la municipalité de Ronchaud du quatre septembre, mille sept-cent-quatre- vingt-treize, second de la république française…pour en vertu du décret du 23 août dernier, rechercher et déterminer les citoyens de 18 à 25 ans qui devront être enrôlé dans les armées de la république. D’après l’état pris sur les registres de naissance à Estival par Pierre-Joseph Devaux, François-Marie Girard-Claudon le jeune, et les connaissance que le conseil a de lâge des citoyen qui nest sont pas ney dan létandue de la commune, adonné les nom suivant :
1- Jean-Marie, fils de François et Marie Cassabois.
2- Joseph-Alexis, fils de Jean-François Allardè
3- Jean-Louis, fils de Pierre-Joseph Devaux
4- Jean-François, Jean-Louis, fils de Joseph Nicod
5- Claude-François, fils de Jaque Piard
6- Emanuel, fils de Jaque Piard -mais ledit Emanuel Piard réclament contre son enrollemand à cause de son âge, disan avoir plus de 25 ans, le conseil arreste la nomination jusque a ce quil ai fourni son extrai de batême ou acte justificatif de son exception. Puis le conseil a déclaré ne connaître aucun autre citoyen dans le cas de la requisition actuel »

 » Aujourdhui premier préréable (1er Prairial) de lan second (20 mai 1794) de la R.F. en la maison commune de Ronchaud le conseil général y étan assemblé pour délibérer sur le décret du vingt pluviôse dernier (8 février 1794) qui règle le mode des payemand des pantion et indemnittée et secours acordée aux deffensseurs de la patrie et à leur famille. Le conseil général aprais avoir invitté tous les citoyen qui ont des enfant aux service de la patrie à ce rencontrer ala semblée pour réclamée des secours et pour nommée des commisaires vérificateurs et des commisaires peiyeur conformémand audecret du 21 ventos dernier (11 mars 1794), sè présantée
premier Pierre-Joseph Girard ,âgée de 69 an ,père de Claude-Pierre Girard, volontaire dans la 7° Compagnie de lonzième bataillon du Jura, enrollé le 5 août 1792.
Item .- Jaque-Joseph Girard. âgée de 68 an, père de Jean-Louis Girad volontaire.
Item .-Marie-Pierrette Bunaud, v. de Pierre-François Devaux, âgée de 64 an, mère de Pierre-Simont Devaux, volontaire.
Item .- Pierre-François Cassabois âgée de…,père de Jean-Louis Cassabois, volontaire.
Item .- Marie-Humberte Chevassu, v.d ‘Estienne Girard. âgée de 63 an, mère de Félix Girard, volontaire.
Item.- André Devaux, le vieux, âgée de 59 an, père de Henry-Joseph Devaux, volontaire.
Tous les cidessus nommés volontaires de la 7e compagnie de lonsième battallon du Jura enrollé le 5 août 1792, -et ausi comparud
Pierre-Joseph Devaux, âgée de 56 an, père de Jean-Louis Devaux, volontaire de la réquisition de 18 à 25 ans incorporé dans le premier batallon de Lindre.
Item.- Joseph Nicod, âgée de 55 an, père de Pierre-Joseph Nicod, volontaire dans la 7e Compagnie de lonsième batallon du Jura et de Jean-François et Jean-Louis Nicod volontaire de la réquisition de 18 à 25 an, incorporé dans le premier batallon de lindre.
Et tous les citoyen cidessus réclamand des secours, son tenud de présantée et de remetre dan trois jour aux conseil général de la commune toute les acte autantique juste et nécessaire et exigée par la loi, et ansuitte le conseil général et les citoyen réclamand on nommé pour commissaire vérificateur les citoyen Pierre-Joseph Devaux et Pierre-François Cassabois, qui seront tenud de faire la vérification conformémand à la loi et aprais avoir pris connaissance des rolle des contributions foncière, il est résultée que les citoyen Jean-Etienne Devaux et André Devaux, le vieux, son nommée commissaire distributeur qui seront tenud à se conformer à la loi fait et arrettée à Ronchau. »

« Mais vérification faite du tableau d’inscription des volontaires, ainsi que la communication du tableau du rôle des contributions et de l’état de la fortune et des besoins des dits parents précités, faite aux commissaires nommés par arrêté du Directoire du district de Condat-Montagne cy-devant Saint-Claude, les citoyens Buffet et Chevassu, deux familles seulement furent admises à toucher un secours savoir : le citoyen Pierre-Joseph Girard et Véronique Berrod sa femme, et Jean-Marie Mermet et Marie-Angélique Motet sa femme. La municipalité arrette de plus qu’il sera procédé sans délai à la confection d’un rôle pour payer les pensions, la distribution desd’pensions sera aussi faite sans retardement aud’parents qui cepandant ne toucheront que sur la production qu’ils feront d’un certificat d’existence de leur fils dans les bataillons où ils sont actuellement en activité de service et qui auront été délivré par les conseils d’administration dudit Bataillon et ce sous la responsabilité du commissaire distributeur : fait les ans….. »
Ces braves gens touchèrent-ils la pension promise? Je ne saurais le dire.

1913-11
Dans le précédent bulletin, nous avons pu compter 20 enfants du pays, dont huit d’Etival et douze de Ronchaux enrôlés, dès le commencement des hostilités, dans les armées françaises. Mais il est certain qu’un grand nombre d’autres ont eu leur part glorieuse dans la lutte vraiment épique que soutinrent les armées de la république d’abord, et ensuite celles de Napoléon, contre l’Europe coalisée, dès la victoire de Valmy (20 septembre 1792), à l’héroïque défaite du 18 juin 1815, à Waterloo, tombeau de tant de héros et de la puissance du génie qu’était Napoléon. Il serait instructif, plus même curieux, d’entendre encore quelques-uns de ces vétérans de la grande armée, nous redire sous le manteau de la cheminée, les souffrances, les luttes, les prouesses dont ils furent les témoins et les acteurs.

On pourrait avec Dominique Piard des Levées, parcourir tous les champs de bataille de la république et de l’empire, et assister au mémorable siège de Mayence. Mermet des Levées, également, le brillant cavalier, le vaillant dragon, nous parlerait d’Iéna (1806), Jean-Claude Bunod et Marie-Joseph Cathenod, tous deux médaillés de Saint-Hélène, pourrait nous redire la lutte gigantesque de Waterloo. Mais nous arrivons trop tard. Transcrivons ici du moins les quelques débris que nous pouvons sauver de l’oubli.
Je ne crois pas à un inconvénient de nommer ici trois jeune gens d’Etival qui :
« le 15 termidor an 10 (3 août 1802), obtinrent leur certificat d’amnistie accordé aux déserteurs par la loi du 24 floréal an 10 (14 mai 1802) avec autorisation de rester dans leurs foyers »
c’était « Les citoyens Emmanuel Gros, âgé de 28 ans, taille 1m.775. Alexandre Perrin, âgé de 28 ans, taille 1m.720 et Alexandre Berrez, âgé de 31 ans, taille 1m659. »
Leur âge et l’autorisation de rester dans leurs foyers, semble bien indiquer qu’ils furent plutôt réfractaires à quelque levée que déserteurs proprement dits. Peut-être étaient-ils ces réfractaires que la tradition locale nous dit être demeurés en quelque hutte de la forêt du coupé se livrant à divers travaux sur le buis. Peut-être aussi rentraient-ils dans la catégorie de ceux dont parle l’extrait suivant du 30 germinal an 3 (14 avril 1795) :

 « Nous soussigné maire, officié municipaux de la commune de Ronchaux et secrétaire greffier ordinaire, avons lu, publié lextrai de arettés des administrateurs concernant à faire rejoindre les volontaires rentrés dans leur foyer pour cause de maladie et autremand. »
Puis :
« le 18 floréal an 3 (7 mai 1795), lecture par la municipalité d’un ordre à Emmanuel Piard et Claude-François Piard, fréres dud’lieu, soldats de la réquisition de 18 à 25 ans, d’aller prendre leur ordre de routte à Saint-Claude, pour ce rendre à leur corp respectif dans trois jours pour tout délais, et deplus d’anjoindre au citoyen Jean-Baptiste Girard, volontaire dans la 140é demi-brigade, daller prandre également son ordre de routte tout de suite. »
Ce dernier mourut dans la désastreuse campagne de Russie (1812). Mais
« Le 23 floréal en la maison commune de Ronchaux sont comparus les citoyens Emmanuel et Claude-François Piard frère, lesquels nous ont produits des certificats portant congé définitif et renvoye dans leur foyer à la datte du 21 floréal courant dont la teneur suis: -Vu de nouveau par nous administrateurs du district de Saint-Claude, le certificat, d’autre part, vu aussi le citoyen Emmanuel Piard, dont il est fait mention, le directoire a-prais avoir reconnud la vérité de l’exposé des citoyens Bavoux et Perret, a remarqué que la nom conformation de la jambe de ce citoyen le rendait incapable de servir dans les armées de la république, la ranvoyé définitivement dans ses foyers ; au directoire de Condat, le 21 floréal de l’an 3, ledit certificat sèllé du saux du district et signé par les citoyens jacque et Commoy, administrateur et comi-procureur sindic,  » item « teneur de lavis du district sur le certificat des citoyen Claude-François Piard avue du certificat des citoyens Tisot, de Lausanne, Devaux de Genève et David, oficié de santée, à Condat et renvoyé définitivement le 21 floréal. »

« Le 9 thermidor en troi (27 juillet 1795), en la maison commune de Ronchaux, s’est présanté le citoyen Jean-Louis Girard grenadier dans le 3e bataillon de la 140e demi-brigade alamé du Rhin, lequel a déclaré avoir optenu un congés de convalaissance à Alédot (?) proche de Strasbourg, par le directeur de lopital dud’Alédot et des oficié de santée et comme ayant été obligé de lemontrer dans tous les lieux où il est passé, y la déclaré lavoir perdu avec son portefeuille et a été obligé de prendre un aurdre de routte pour duplicata à Baume, le 2 thermidor courand, quil nous a produit et nous a déclaré naitre pas rétabli et nous a prié d’inscrire sa déclaration et délivrer un extrai , ce qui a été accordé instamment fait aud’Ronchaux. »

Que devinrent tous ces vaillant enrôlés pour la défense du pays ? Je ne saurais le dire de tous. Quelques-uns trouvèrent la mort sur les champs de bataille, ainsi un Piard des Levées et J.B Girard de Ronchaux, dans la campagne de Russie (1812), Jean-Louis Devaux dont acte mortuaire :
« le citoyen Jean-Louis Devaux ,fils de Pierre-Joseph Devaux et de Marie-Rose Piard, de Ronchaux grenadier du 3e bataillon de la 89e demi-brigade, armée du Danube, mort sur le champ de bataille, le 16 prérial an 7 (4 juin 1799), en combattant les ennemis de la république, fait à Lucksen, le dix Nivôse (31 décembre 1800). »

D’autres avec la gloire, rapportèrent des blessures. -Ainsi Boniface Chanut « Soldat blessé sans retraite (1802) » Grégoire Bunod de la ferme des Levées. Sans doute aussi Emmanuel Piard et Jean-Louis Girard, puis Dominique Piard, le brillant conteur, paraît-il, qui garda jusqu’à la mort une balle ennemie dans la cuisse. Ce vétéran « militaire retraité » fut rappelé en 1815 avec d’autres sans doute. Voici comment et pourquoi

Au quartier général à Lons-le-Saunier, le 15 mai 1815. Le maréchal de Camp commandant le département du Jura, à M. le Maire de la commune de Ronchaux
Monsieur le Maire
Aussitôt la réception de cette lettre et pour remplir les instructions de sa Majesté, développées dans la lettre de M. le lieutenant-général Baron Marulas, commandant de la 6 division militaire et de concert avec M. le Préfet, je vous prie de donner l’ordre à tous les militaires en retraite, en congé absolu ou de réforme, soit officiers, sous-officiers et soldats qui se trouvent dans votre commune, de se rendre à Lons-le-Saunier, dimanche 21, du présent mois de mai, pour après l’inspection faite de leur validité être dirigé soit sur Salins, soit sur le Fort-de-Joux pour y faire un service momentané conjointement avec les gardes-nationales, qu’ils seront chargés de soutenir par leur zèle et leur expérience, et ils ne feront d’autre service que celui d’instructeurs ; Ces militaires continueront à jouir de leur traitement de retraite et recevront en outre les vivres et la solde pendant toute la durée de leur service. M. le Préfet et moi comptons sur votre zèle pour l’exécution de cette disposition.
Recevez, M. le Maire, l’assurance de ma parfaite considération.
Baron Jary.

« En conséquence de la lettre cy-dessus, nous, Maire de la commune de Ronchaux, soussigné, ordonnons au sieur Piard Dominique, demeurant à la grange des Pezières, rière Ronchaux, de se rendre à Lons-le-Saunier, dimanche prochain 21, du présent mois de mai, notifié audit Piard, militaire retraité par nous Maire soussigné en son domicile, le dix-neut mai 1815. Ph. Girard. »
Dominique Piard fut dirigé sur Belfort puis à Huningue (Haut-Rhin), en service actif. Il mourut le 29 Janvier 1849 âgé de 75 ans.
Enfin deux de ces vétérans, combattants de Waterloo, obtinrent la médaille de Saint-Hélène, c’était nous l’avons vu, Jean-Claude Bunod et Marie-Joseph Cattenod. Un troisième parvint au grade d’officier.  » Joseph-Augustin Mathieu, d’Etival, Capitaine, décoré de la Légion d’honneur 1775-1840, qui a fait toutes les campagnes de la République et de l’Empire. »

Bien d’autres braves sans doute auraient pu fixer notre attention, j’aurais voulu les connaître tous.

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