1920-12
INSTALATION DR M. ROYDOR 1er CURE D’ETIVAL
Après les lettres patentes signées par le Roi Louis XVI, vient le décret du Parlement à la date du 18 novembre 1780, confirmé lui-même par le Roi le 22 novembre suivant. Pour la régularité et la légalité de la procédure, une nouvelle enquête de Commodo et Incommodo avait été ordonné par le parlement de Besançon. Les assignations furent lancées au mois de décembre 1780. Nous possédons encore quatre de ces assignations lancées à Claude François Jeannin, Charles Jeannin, Jean-Baptiste Lesne de Château de Joux et à M. Jean Denis Grandmottet professeur au collège de St-Claude. L’enquête eu lieu et fut favorable aux suppliants. Par décret de Mgr l’Archevêque daté de Besançon le 29 avril 1780, M Daniel Roydor originaire de la paroisse de St-Laurent, chapelain de N-D. d’Etival avait été nommé à la cure nouvellement érigée aud’ lieu, les lettres de provision et institution à cette nouvelle cure expédiées de Besançon en date du 19 décembre 1780 le prouvent.
« En conséquence, led’ sieur Roydor ayant obtenu l’envoy en possession de lad’ cure par arrêt du parlement et par la Cour à la suite duquel le serment de fidélité dud’ sr Roydor en tel cas requis fait le lendemain, pour entrer en possession de lad’ cure led’ sieur Roydor s’est adressé à M. Joseph Hyacinthe Boisson prêtre docteur de Sorbonne chanoine honnoraire d’Orléans résidant à Lons le Saunier cy-présent au devant de l’Eglise d’Etival et l’a prié de le mettre dans la réelle, actuelle et corporelle possession de lad’ cure ou Eglise paroissiale d’Estival pour par luy jouir des droits, honneurs, fruits et revenus y attachés : -par la libre entrée dans l’Eglise, prière à Dieu faitte à genoux au bas du Maître Autel, baiser dud’autel, ouverture et cloture du tabernacle- toucher des vases sacrés, de la chaire où il s’est assis, visite des fonts baptismaux, son de la cloche et généralement en observant toutes les autres formalités et cérémonies à ce nécessaires et accoutumées, et à la réquisition du sieur Roydor la présente prise de possession a été faite à haute et intelligible voix tant dans lad’Eglise qu’au devant de la grande porte d’icelle par moy led’ notaire en présence d’un grand nombre d’habitants et éttrangés y assemblés, à laquelle prise de possession personne ne s’est opposée et n’at contredit et de tout ce que dessus led’ sieur Roydor a requis et demandé acte à moy led’ notaire Jean Nicolas Monnet que je lui ai octroyé pour luy valoir et servir ainsy que de raison. Ainsy fait, lut et passé le 2 janvier 1781 en présence de Messire Antoine F. Marie Boisson conseillé honoraire en la Chambre des Comptes et Cours de Aides de Dole, de Mrs Jean Estienne Piar garde du Corps du Roy, Dominique Guyenet et Dominique Belbenoit familiers à Clervaux- Jean Estienne Mareschal, Jean-B ; Devaux, Georges Berrer, J. Bouvier, J-M Perrin –Boisson prêtre doct. en Sorbonne, D Roydor, C. F. Lagier, recteur d’Ecole, J. Cl. Cassabois, C. E. Cassabois, Monnet notaire tous ont signé.»
1921-01
Le procès verbal d’installation et prise de possession de la nouvelle cure et paroisse d’Etival par son ancien chapelain devenu son curé, M. l’abbé Daniel Roydor, fut signifié à Mgr Joseph de Meallet de Fargues 1er évêque de Saint-Claude comme décimateur d’Etival.à Mgr Louis prince de Beaufremont codécimateur de Ronchaux et au sieur Junet prêtre curé de Soucia. Dans cette signification M. Roydor déclare renoncer aux bénéfices et revenus de la dite chapelle d’Estival. -comme insuffisants- et préférer de toucher la portion congrüe conforme aux édits royaux.
Voici comme renseignements quels étaient les biens-fonds de la chapelle. Pour ne pas allonger, je ne donne pas les confins :
1 : Un pré dit La Chenalette
2 : Une maresche près des lacs
3 : Un pré dit le Pré Gerbier, indivis avec M. de Ronchaux
4 : Un pré dit a La Grande Maresche
5 : Un pré dit La Combe à La Rose
6 : Un champ dit Sur Le Moulin
Outre les fonds ci-dessus énoncé il y avait encore à titre onéreux des fonds donnés pour rétribution de Messes, Bénédictions, Offices à savoir
1 : Un quart de voiture de pré dit à La Fontaine affecté de deux Messes (acte de 1477)
2 : Un champ dit Au Quarre et un autre Au Viergier affecté de deux Messes (acte du 20 mars 1638)
3 : Une petite pièce ou rippes et rochailles dit Au Buisson Routy affectée de deux Messes (acte du 20 août 1719)
4 : Un fond appelé Le Clos affecté de 16 Messes, Bénédictions, Matines et Laudes pro defunctis (acte du 22 décembre 1722)
La portion congrue ainsi appelée parce qu’elle devait suffire à un honnête entretien, variait suivant les époques. Elle était de 700 livres depuis le décret du 2 septembre 1786. D’après un livre des Recettes et Dépenses de Mgr de Saint Claude, « Le 21 décembre 1787 il fut compté au curé d’Estival par le fait du dernier fermier d’Estival pour la portion congrue de 1786 la somme de 500 livres. »
Notons ici une chose intéressante. D’après le droit canonique, toute Eglise filiale provenant du démembrement de l’Eglise mère doit reconnaître son origine par un acte de soumission. Voici l’acte de référence de l’Eglise d’Estival à celle de Soucia, contenue dans le décret d’érection.
«Le curé de Soucia pourra officier tous les ans dans la susdite Eglise d’Estival le jour du Patron, le curé primitif n’y officiant pas : et en cas il aura la moitié des offrandes dud’jour, et la nouvelle paroisse d’Estival fera présenter chaque année le jour du patron de la paroisse de Soucia (St Georges) à l’offrande dans l’Eglise dud’lieu un cierge de cire blanche du poids d’une demi-livre et payera la somme de deux livres à la fabrique de la même paroisse»
Toutefois il ne s’agit point ici d’un droit de juridiction M. Daniel Roydor est bien vraiment curé d’Etival : il en est le 1er curé.