Voici un volet important, qui a subit une évolution très rapide.
L’énergie utilisée pour le chauffage et la cuisine était le bois.
Dans beaucoup de fermes subsistait dans la pièce dite cuisine, l’ensemble de la cheminée, composé de grandes dalles de pierre au sol « les cadettes », l’avaloir formé par une poutre bois ou d’une traverse en pierre soutenue par des jambages ou corbeaux en pierre.
Souvent tout proche le four a pain.
Vers 1949 il y avait encore ce petit fourneau à pattes que j’ai vu aussi dans d’autres fermes, les marmites servaient à la potée des vaches, mais aussi pour faire la soupe et les viandes bouillies. Le tuyau sortait tout droit dans l’avaloir de l’ancienne cheminée d’où l’on voyait le ciel.
Les marmites très robustes ont longtemps été utilisées comme abreuvoir pour les poules, les chiens certaines subsistent encore comme pot à fleurs.
Ma grand’mère me disait que son beau-père avait acheté ce fourneau pour sa venue lors de son mariage, ce qui veut dire que vers 1900 le feu se faisait directement au sol avec l’utilisation de la crémaillère pour suspendre les récipients.
Vers 1960 l’ensemble des ménages avait troqué ce type de petit fourneau contre une cuisinière moderne comportant un four et une bouilloire pour la confection de l’eau chaude.
Puis rapidement beaucoup de ménages qui n’avaient pas l’obligation de faire cuire la potée des vaches l’été se sont équipés de gazinière.
Il y a eu, momentanément un système de chauffage très puissant qui permettait de brûler deux déchets encombrants, la sciure et les belis. Réalisé en deux parties, le corps du fourneau cylindrique en tôle d’acier avec tuyau d’évacuation des fumées, et un conteneur amovible qui recevait le combustible bien tassé autour d’un piquet central qui enlevé libérait une cheminée de combustion. Le fût atteignant une très haute température présentait un grand danger pour les enfants.
(Le foyer du cercle utilisait ce moyen de chauffage, dans l’obscurité lors de la projection de film nous étions impressionné de voir le poêle tout rouge.)
Il est important de signaler qu’une part du bois de chauffage était fournie par la commune, il était abattu et débité en bûches de 1.33m par des forestiers rémunérés par la commune, livré devant la porte de chaque foyer résident à l’année sur la commune. Des lots d’affouages étant délivrés aussi comme dans de nombreux autres villages, pour ceux qui avaient le temps et la force de les effectuer.
L’unité de mesure était la corde : 4piedsX4piedsX 8pieds soit 3,625 stères
Cette livraison était réalisée avant la période des congés payés, dès leur début c’était la symphonie des coups de masse sur les coins pour fendre les bûches et le sifflement des scies circulaires débitant les bûches en morceaux convenant à la cuisinière. Les femmes et les enfants effectuant l’empilage des dits morceaux à l’abri des intempéries.
Autre avantage assuré par la commune, le ramonage gratuit, celui-ci étant le résultat d’une très ancienne constatation, les feux d’habitation étaient une hantise, les maisons étant couvertes en bois, comportant beaucoup de bois tant dans les murs que dans la charpente, stockant quantité de foin et étant proches voir jumelles. La seule prévention était que leurs cheminée soient correctement et régulièrement ramonées.
Un ramonage effectué sérieusement par un professionnel qui rendait compte au maire
était un gage de sécurité pour la communauté.