l’ Eglise.

ClochesAutel & Chaire-Chemin de CroixHorloge-Récapitulatif

1922-01

Après les diverses délibérations des communes co-paroissiales, le conseil de fabrique invité à donner son avis, se réunit le 5 août 1824 pour délibérer à cet effet.
Après avoir fait ressortir une fois de plus l’état de délabrement de l’ancienne église, son insuffisance à contenir les fidèles de la paroisse, l’impossibilité de la réparer, comme aussi de l’agrandir pour être adossée à une maison particulière d’un coté et de l’autre bordée par le chemin : Le conseil de Fabrique – J-B Girard, Claude Perrin, Boniface Chanut et Girard maire – Emet son vœu pour la construction d’une nouvelle église, laquelle sera placée dans un lieu appelé « Sur Roches » ou « Sur Les Rochers », emplacement très convenable tant par commodité pour toute la paroisse, que par la salubrité, la solidité du terrain pour un tel édifice et la distance qu’elle s’en trouvera des autres bâtiments.

Sur avis favorable, enfin en 1824 fut établi un devis estimatif des ouvrages à faire pour la construction d’une église dans le village d’Etival, suivant les nouveaux plans recommandés sur les observations du Conseil de Bâtiment. Avis du Ministre de l’Intérieur du 7 décembre 1824. Rédigé à St-Claude le 15 juin 1825, l’architecte de l’arrondissement – Dalloz. Adjudicataire M.Piard percepteur le 20 octobre 1826 – L’adjudication des travaux fut donnée par procès-verbal du 20 septembre 1825, approuvé le 27 octobre à : Claude-Antoine-Frédéric Benoit de Saint-Claude et Louis-Simon Dronier de Moirans associés, moyennant la somme de 24.200Fr. Leur caution fut le sieur François-Joseph Piard de Châtel de Joux (la Crochère).

Les entrepreneurs préparèrent aussitôt les divers matériaux et le 14 mai 1826 jour de la Pentecôte M.Clerc desservant bénit la première pierre de la nouvelle église.
Je donnerai dans le prochain bulletin le procès-verbal de cette bénédiction
Mais trois longues années devaient s’écouler avant l’achèvement du gros œuvre et cela par la faute des entrepreneurs.
En effet par arrêté du 20 mai 1828 le conseil de préfecture a résilié la première adjudication avec dommages-intérêts faute par les entrepreneurs d’en avoir exécuter les conditions.
Les travaux restant à exécuter évalués à 9795Fr, furent mis en adjudication nouvelle par procès-verbal du 1er juillet 1828 approuvé le 17 du même mois. François Daclin de Cognat en fut adjudicataire moyennant 8980Fr.

1922-02
L’adjudication donnée, les entrepreneurs préparèrent aussitôt les divers matériaux, et le 14 mai1826, jour de la Pentecôte, M. Clerc, desservant, bénit la première pierre de la nouvelle église d’Etival. La coutume de bénir la première pierre d’un édifice est très ancienne dans l’Eglise qui a en son rituel des prières et une bénédiction spéciale. Quand un homme sage veut élever une maison, il commence par établir de solides fondations, il veille à la pose de la pierre angulaire qui fera la solidité de l’édifice. D’où vient que la pose purement laïque de la première pierre d’un édifice revêt toujours un certain caractère, une certaine solennité, où l’on voit un personnage marquant mettre avec une truelle d’argent quelque peu de mortier pour sceller la première pierre. Ainsi l’Eglise connaissant les paroles du psalmiste « Nisi Dominus… Si le Seigneur n’édifie la maison, c’est en vain que travailleront ceux qui veulent la bâtir.» L’Eglise, a établi une bénédiction par laquelle elle consacre, dès la base, l’édifice qu’on veut élever à Celui qui a posé les assises inébranlables des milliers de mondes qui remplissent l’univers. Généralement, à l’issue de la cérémonie, on renferme en une bouteille une copie du procès-verbal de bénédiction signé des témoins, avec quelques médailles ou images pieuses et une pièce de monnaie au millésime et la bouteille est scellée en une niche ménagée dans la première pièce. C’est ainsi qu’il fut fait pour la maison paroissiale en 1913. Voici maintenant copie du procès-verbal de la bénédiction de la première pierre de l’église d’Etival :

«L‘an 1826, le 14 de mai, d’après l’invitation faite à Monsieur le Grand Vicaire de Mgr l’Evêque de St-Claude, Monseigneur absent de son siège pour être en visite dans son diocèse, nous a député pour cette cérémonie le 13 mai, comme ne pouvant s’y rendre, et d’après l’invitation de M. le maire et de l’adjudicataire de l’édifice, ce que nous avons fait solennellement le saint jour de la Pentecôte après les Vêpres dits, par une procession générale où tous les habitants de la paroisse ont assistés avec édification et contentement. La bénédiction faite, de retour à l’église on a donné la Bénédiction du T. S. Sacrement et chacun sè retirée fort content et satisfait du progrès que leur édifice allait s’avancer et que dans peu de temps c’est à dire l’espace de dix huit mois on y célébrerait les saints mystères. Toutes les authorités y ont assisté en cérémonie et ont promis leur protection aux entrepreneurs et gouverneurs de la ditte église pour les porter à y apporter tous les soins et vigilance dont ils étaient capables pour que l’édifice ne languit pas longtemps (comme par leur générosité)?? transcrit sur le registre pour un mémorial durable tant pour les vivants actuels que pour ceux qui viendront à la suite de la susdite bénédiction : et ont signé avec nous curé désservant la paroisse d’Etival » Clerc, curé d’Etival.

Le susdit procès-verbal fait sans aucun doute après la cérémonie, ne compte pas les autres signatures indiquées. Et M. Clerc qui venait de procéder à la bénédiction de la première pierre ne devait pas se trouver à la consécration de l’église, il fut en effet nommé à la cure de Cinquétral au mois de septembre de cette même année 1826.

1922-03
Commencée en 1826, l’Eglise fut en 1829 achevée en ses parties essentielles et rendue propice à l’exercice du culte. Le 12 du mois d’août 1829 elle fut consacrée par Mgr Antoine Jacques de Chamon, évêque de Saint-Claude dont suit l’acte, trop court pour pareille cérémonie.(Voir vie religieuse)

1922-04

Le maître autel nécessaire pour la consécration de l’église et son ouverture aux exercices du culte fut exécuté et placé par M. Félix Boudon, négociant propriétaire des carrières et scieries de marbre de Cüelant, commune de Chassal. Il a coûté 2 400 Fr. Pour ce même prix, le constructeur devait placer à chaque extrémité de retable, un ange adorateur, et sur le dôme une croix en cuivre. Pourquoi cette partie du devis n’a-t-elle pas été exécuté, je ne saurais le dire. Le gros œuvre et le maître autel étaient achevés, l’église ouverte au culte et consacrée au Seigneur. Deux belles cloches étaient venues joindre leur voix et leurs accords au son argentin de l’antique cloche de la chapelle de Notre Dame d’Etival (1698), mais comme nous l’apprend une décision du Conseil de Fabrique, il manquait encore deux autels latéraux et une chaire à prêcher. La chaire de l’ancienne église se trouvait dans un tel état de vétusté qu’elle n’avait pu être transportée et placée dans la nouvelle église. Le 24 octobre 1835, le Conseil municipal d’Etival prend une délibération favorable à la demande du Conseil de Fabrique. Celui de Châtel de Joux (toujours pour le même motif de ne vouloir pas embellir un pays qui n’est point le leur, tout en voulant profiter des avantages sans bourse délier) refuse de délibérer. Néanmoins les deux autels collatéraux et la chaire furent construits et placés. Ils furent exécutés en bois par le sieur Rolland Forestier, sculpteur à Lons le Saunier, pour la somme de 1 830 Fr. Les deux autels placés dans le courant d’octobre 1835 furent bénis le 25 mars 1836. Le même sculpteur fournit aussi le grand Christ placé en face de la chaire au prix de 370 Fr.

La nouvelle église dédiée comme l’antique chapelle à Notre Dame d’Etival (Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie) élevait fièrement vers le ciel son dôme et son beffroi où trois cloches font entendre encore, tantôt de joyeux carillons, tantôt le chant lugubre des morts. La chaire était sculptée avec aux panneaux, les quatre évangélistes et leurs emblèmes. Le Christ attaché à une croix monumentale, présidait à la prière. Dès l’année 1840, les fidèles pouvaient s’agenouiller et s’asseoir dans des bancs neufs et élégamment travaillés, placés dans la grand nef. Ce ne fut qu’en 1860 et 1861 que furent exécutés, sur le modèle des premiers les bancs des nefs collatérales. Ce fut M. Jeantel, de Moirans, qui exécuta ce travail pour la somme de 310 Fr. Bien qu’à cette époque (1830) les matières premières et la main d’œuvre coûtassent moins cher que présentement, on conçoit que le prix de la construction d’une église de la grandeur de celle d’Etival, de son aménagement et de son ornementation intérieure, dût monter à une somme assez forte. Voici seulement quelques chiffres relatifs aux dépenses.

  • Gros œuvre : 25 428 Fr.
  • Maître Autel : 2 400 Fr.
  • Autels collatéraux, Chaire et Christ : 2 200 Fr.
  • Deux cloches : 7 260 Fr.
  • Achat de chandeliers et autres ornements : 1 010 Fr.
  • Divers sommes auxquelles il faut ajouter quelques réparations au presbytère et achat de terrain pour agrandissement du cimetière, total général : 41 935 Fr.

Cette somme importante pour l’époque fut payée par la commune d’Etival, moins, toutefois la somme de 4 500 Fr. que, après une longue procédure administrative, la commune de Châtel de Joux fut contrainte de verser en 1862.

1922-06

En 1900 furent exécutés d’importants travaux de réparations à l’église et au presbytère pour la somme de 7 200 fr. sans compter les imprévus. Martelage en zinc du côté du couchant exécuté par M. Besson ferblantier à Clairvaux, jointoyage de la façade du clocher.

Au mois d’avril 1912 furent placées les 4 fenêtres à meneaux qui éclairent les nefs basses. Ces fenêtre en pierre blanche de Savonière furent exécutées par M. Stephane Sage sculpteur à Poligny au prix de 120 fr. l’une. La vitrerie (verre blanc quadrillé) à été fourni par M. Bourdeau de Lons-le-Saunier et le grillage protecteur de l’extérieur a été placé par M. Crolet mécanicien serrurier à Clairvaux. Total des prix d’achats: 730 Fr. à laquelle somme il faut ajouter les frais d’emballage, transport et pose.

Le 8 décembre 1910,fête de l’Immaculée Conception et fête de la Congrégation des hommes, inauguration de calorifère de l’église placé ainsi que la double porte ou tambour d’entrée, par les soins de M. Joseph Girard-Claudon maire de la commune. Cette double dépense approuvée par le Préfet fut payée sur la part de la somme du budget de Cultes revenant à la commune d’Etival.
On ne pouvait faire de cette somme un meilleur emploi et la restituer de meilleure manière.
Le 29 mai 1910 fut bénie solennellement la statue de Ste Jeanne d’Arc.
Le 1er mars 1920, bénédiction de la plaque commémorative portant les noms des 14 enfants de la paroisse morts pour la France.
Le 23 mai 1920,bénédiction de la statue de Bienheureux Jean-Marie Vianney, curé d’Ars.