Maître-Autel, chaire…

1922-04

Le maître autel nécessaire pour la consécration de l’église et son ouverture aux exercices du culte fut exécuté et placé par M. Félix Boudon, négociant propriétaire des carrières et scieries de marbre de Cüelant, commune de Chassal. Il a coûté 2 400 Fr. Pour ce même prix, le constructeur devait placer à chaque extrémité de retable, un ange adorateur, et sur le dôme une croix en cuivre. Pourquoi cette partie du devis n’a-t-elle pas été exécuté, je ne saurais le dire. Le gros œuvre et le maître autel étaient achevés, l’église ouverte au culte et consacrée au Seigneur. Deux belles cloches étaient venues joindre leur voix et leurs accords au son argentin de l’antique cloche de la chapelle de Notre Dame d’Etival (1698), mais comme nous l’apprend une décision du Conseil de Fabrique, il manquait encore deux autels latéraux et une chaire à prêcher. La chaire de l’ancienne église se trouvait dans un tel état de vétusté qu’elle n’avait pu être transportée et placée dans la nouvelle église. Le 24 octobre 1835, le Conseil municipal d’Etival prend une délibération favorable à la demande du Conseil de Fabrique. Celui de Châtel de Joux (toujours pour le même motif de ne vouloir pas embellir un pays qui n’est point le leur, tout en voulant profiter des avantages sans bourse délier) refuse de délibérer. Néanmoins les deux autels collatéraux et la chaire furent construits et placés. Ils furent exécutés en bois par le sieur Rolland Forestier, sculpteur à Lons le Saunier, pour la somme de 1 830 Fr. Les deux autels placés dans le courant d’octobre 1835 furent bénis le 25 mars 1836. Le même sculpteur fournit aussi le grand Christ placé en face de la chaire au prix de 370 Fr.

La nouvelle église dédiée comme l’antique chapelle à Notre Dame d’Etival (Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie) élevait fièrement vers le ciel son dôme et son beffroi où trois cloches font entendre encore, tantôt de joyeux carillons, tantôt le chant lugubre des morts. La chaire était sculptée avec aux panneaux, les quatre évangélistes et leurs emblèmes. Le Christ attaché à une croix monumentale, présidait à la prière. Dès l’année 1840, les fidèles pouvaient s’agenouiller et s’asseoir dans des bancs neufs et élégamment travaillés, placés dans la grand nef. Ce ne fut qu’en 1860 et 1861 que furent exécutés, sur le modèle des premiers les bancs des nefs collatérales. Ce fut M. Jeantel, de Moirans, qui exécuta ce travail pour la somme de 310 Fr. Bien qu’à cette époque (1830) les matières premières et la main d’œuvre coûtassent moins cher que présentement, on conçoit que le prix de la construction d’une église de la grandeur de celle d’Etival, de son aménagement et de son ornementation intérieure, dût monter à une somme assez forte. Voici seulement quelques chiffres relatifs aux dépenses.

  • Gros œuvre : 25 428 Fr.
  • Maître Autel : 2 400 Fr.
  • Autels collatéraux, Chaire et Christ : 2 200 Fr.
  • Deux cloches : 7 260 Fr.
  • Achat de chandeliers et autres ornements : 1 010 Fr.
  • Divers sommes auxquelles il faut ajouter quelques réparations au presbytère et achat de terrain pour agrandissement du cimetière, total général : 41 935 Fr.

Cette somme importante pour l’époque fut payée par la commune d’Etival, moins, toutefois la somme de 4 500 Fr. que, après une longue procédure administrative, la commune de Châtel de Joux fut contrainte de verser en 1862.
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