Les seigneurs abbés d’Etival Ronchaux ( Détail )

1912-03

Seigneurs Abbés

Hugues 1er de Nancuise, que l’on rencontre le 2 novembre 1230 en janvier 1231 en 1232 et trois fois en 1234,mort le 19 des calendes de septembre (14 août 1234). C’est lui qui passa l’acte de transaction porté dans la charte de 1234.
Humbert de Buenc de 1234 au jour de sa mort le 2 des calendes de janvier (31 décembre)1262
Guy 1er 1236
Guy II de 1262 à 1282, c’est sous sa gouverne que fut en 1265 renouvelé le traité d’association de 1234 par deux actes distincts : Entre Ponce de Cuisel et lui pour Ronchaux et le second pour Etival et Châtel de Joux. C’est en cet acte que la disme fut établie par moitié à Ronchaux et toute entière pour l’abbé à Etival. C’est lui qui fit aussi élever le château de la Tour du May.
Guillaume II 1283-1284
Guy III que l’on trouve le 5 des ides de Juillet 1248
Humbert IV 1285
Guillaume III de la Baume, de la célèbre famille de la Baume sur Cerdon, d’abord moine d’Ambronay, abbé de Saint-Oyand de 1293 à 1298 mort le 15 des calendes de mai (17 avril).
Etienne 1er de Villars , dixième enfant de Humbert IV de Thoire-Villars ; il prit possession de l’abbaye dès 1295 , par la renonciation forcée de Guillaume de la Baume. Il mourut en 1303.Nous avons vu (Châtel de Joux “Seigneurs”) un arrangement de cet abbé avec Humbert 1er ,seigneur de Châtel de Joux, au sujet de la seigneurie de Prénovel et des Piards . Etienne de Villars était parent du sire de Clairvaux et Châtel de Joux.
Guiffred 1303-1304
Odon II de Vaudrey de l’illustre famille de ce nom 1305-1320
François 1er en 1320
Jean 1er en 1321
Huges II du 10 aout 1321 au 5 mai 1325
Jean II de Roussillon que nous rencontrons le 22 mars 1328 et qui meurt le 18 aout 1348.
Guillaume IV de Beauregard ,élu le 12 septembre 1348 , que l’on rencontre dans une multitude d’actes qui se suivent presque sans interruption d’année en année jusqu’en 1380.
Guy IV 1380
Guillaume V de la Baume 1383-1405 qui prêta serment devant les Eschevins de Saint-Claude, en 1386, d’où nous concluons l’affranchissement.
François II 1412-1424.
Etienne III 1425
François III 1426
Jean III de Vincelles 1429-1436
Guy d’Usier 1439-1442 (Schisme avec Girard de Chauvirey.)
Pierre Morel 1er 1443 ,était mort le 28 avril 1445. Rappelons que c’est ce seigneur-abbé qui accorda aux communautés d’Estival et Ronchaux leur lettre de franchise en l’année 1443 (voir mai 1910)
Etienne Fauquier 1445-1472 le 15 mai 1449 intervient nous l’avons vu un accord entre lui et Guillaume de Villersexel, seigneur de Clairvaux et Antoine de Vaudrey seigneur de l’Aigle au sujet de la seigneurie de Prénovel et des Piards.
Jean Louis de Savoie 1472-1479
Pierre-Morel II 1480-1510
Pierre III de la Baume 1510-1543
Louis 1er de Rye est abbé dès le 6 septembre 1544, quatre mois après la mort de Pierre de la Baume ,jusqu’au 25 août 1550 date de sa mort.
Philibert de Rye de 1550 au 17 juin 1556 où il mourut.
Marc de Rye 1560 donne sa démission en 1577, plusieurs années avant sa mort.
Joachim de Rye est abbé de 1577 à 1588.
Ferdinand de Rye, de 1589 à 1636 année de sa mort à la suite du siège de Dole.A cette date l’Abbaye fut vacante
puis ce fut :
Don Juan d’Autriche ou Jean IV d’Autriche qui reçut ses bulles en 1645 et pris possession le 26 mars 1647. Il demeure à la tête de l’Abbaye pendant 32 ans jusqu’en 1679, C’est sous lui que se fit la reconnaissance et terriers de 1667. Sous Don Juan d’Autriche la baronnie ou le bâty de Moirans est sous la directe de l’Abbé.
Celui-çi possède la Haute, Moyenne et Basse justice.
Cardinal d’Estrées dès le 15 janvier 1681 Il mourut le 18 décembre 1714
Jean d’Estrées neveu du précédent, 1714 au 3 mars 1718 où il mourut.
Louis de Bourbon, comte de Clermont
, naquit à Versailles le 15 juin 1709 , il était le troisième fils de Louis III de Bourbon ,prince de Condé ,prince de sang. Il était l’arrière petit fils du Grand Condé, il fut abbé de mars 1718 au 11 août 1737, moment ou il donna sa démission .Il mourut seulement en 1771.

1912-04

Mgr Joseph de Méallet de Fargues:

Les deux communautés d’Estival et de Ronchaux faisant partie de la terre de Saint-Claude et sous la directe de l’Abbé, devaient partager le sort de l’Abbaye.
Or, au milieu du XVIIIème siècle l’Abbaye de Saint-Claude fut sécularisé et érigée en Evêché. Et cela pour de multiples raisons, mais surtout pour le plus grand avantage des religieux de la contrée. « En effet la terre de Saint-Claude est aux confins des deux diocèses de Lyon et de Besançon, partagée entre l’un et l’autre, (Etival était du diocèse de Besançon), fort éloignée des deux cités qui en sont le centre, très rarement visitée par ses Archevêques.
Les communications des prêtres et des fidèles avec leurs premiers pasteurs sont difficiles et par conséquent imparfaites un grand nombre d’habitants passent une partie considérable de leur vie ou même arrivent à la vieillesse sans les grâces du sacrement de Confirmation.
Puis la principauté monastique se trouve dans le voisinage de Genève devenue depuis deux siècles une «Rome protestante» Il serait utile à l’Eglise de dresser une chaire pontificale en face du consistoire de Calvin, de donner au clergé et aux laïques de la frontière catholique les secours si puissants du ministère épiscopal.
Aussi après mûr examen et de nombreuses démarches préliminaires, le 11 des Calendes de février, (22 janvier 1742) le Pape Benoît XIV publie la bulle qui sécularise l’Abbaye et érige le siège épiscopal, le roi donne les lettres d’attache le 25 mai de la même année, et le parlement de Besançon les érige le 6 juin suivant. Saint-Claude et le Haut-Jura possèdent un siège épiscopal.
Ce fut Mgr de Méallet de Fargues qui fut présenté par le roi Louis XV à l’institution du Saint-Siège. Né en 1708 au château de Fargues dans le diocèse se Saint-Flour d’une ancienne et illustre famille, le nouveau prélat avait 32 ans. On dit que lorsque le jeune de Fargues fut présenté au Roi, celui-ci lui dit : «vous êtes bien jeune monsieur l’Evêque, Sire, aurait répondu le prélat en plaisantant, ma reconnaissance en sera plus longue.»
La première éducation du jeune prélat avait été très soignée. Après avoir achevé ses études de grammaire, d’éloquence et de philosophie, il était entré au séminaire de Saint-Sulpice à Paris et s’y était distingué par ses succès dans les sciences théologiques et par ses progrès dans les vertus sacerdotales. Au sortir du séminaire il avait été reçu dans le Chapitre de Lyon. Le jeune chanoine-comte s’y était exercé avec ferveur à toutes les fonctions ecclésiastiques.
Mg de Fargues durant tout son épiscopat se fit remarquer par le plus grand zèle de la sanctification des âmes et une charité inépuisable pour les pauvres, non seulement de sa ville épiscopale, mais de tout le diocèse, il s’appliqua également à multiplier les paroisses. Pour ce qui regarde spécialement Etival, disons que, alors même que Etival et Ronchaux tombaient naturellement sous la directe de l’Evêque de Saint-Claude, remplaçant l’Abbé, ces deux communautés demeurent au spirituel de l’archidiocèse de Besançon, comme d’ailleurs Soucia, l’église -mère.
Sous l’épiscopat de Mg de Fargues, fut dressé le «Manuel incorporé des Cens dûs à Mgr Joseph de Méallet de Fargues, premier évêque du chapitre royal de Saint-Claude dans les communautés d’Estival et Ronchaux» Ce manuel, véritable chef-d’œuvre calligraphique, que j’ai découvert fortuitement à Etival, a été dressé après 1778, vers 1781 ou 82 (d’après une note marginale.)
C’est également sous la gouverne temporelle de Mgr de Fargues, que la chapelle d’Estival, (fondée en 1444), fut séparée de Soucia église-mère, et érigée en paroisse en 1780, et ce par décret de l’Archevêque de Besançon, mais sur avis favorable de l’Evêque de Saint-Claude, seigneur et décimateur des Communautés.
C’est à ce dernier que par acte du 21 janvier 1781, M.Roydor, ancien chapelain et premier curé d’Etival, fait cession des biens de la chapelle et déclare faire option de la portion congrue fixée par les édits et ordonnances royaux. Mgr de Fargues gouverna le diocèse pendant 43 ans Dieu acheva de le sanctifier par une longue et terrible maladie, la cécité dont il fut affligé pendant trois ans et demi. Sa dernière pensée fut pour les malheureux.
Il légua ses biens aux malades de l’hôpital. Les pauvres de la terre de Saint-Claude (dont Estival) reçurent du prélat en mourant 15,000 livres. Puis après avoir reçu les derniers sacrements, il s’endormit doucement dans le Seigneur le 17 mars 1785»

Mgr Jean Baptiste de Chabot, né en Poitou le 21 février 1740. Il était grand vicaire du Cardinal de la Rochefoucauld, archevêque de Rouen, lorsque le Roi Louis XVI le nomma à l’évêché de Saint-Claude le 27 avril 1785. Il fut préconisé par le Pape le 31 juillet de cette année et sacré le 2 août suivant, par l’archevêque de Paris Mgr de Juigné dans la chapelle de son palais.
Il arriva à Saint-Claude et prit possession de son siège le 6 septembre 1785. Le gouvernement du second évêque de Saint-Claude fut comme celui du premier, rempli d’œuvres salutaires. Il se montra constamment le père des pauvres. Le 6 mai 1788, il fait distribuer 400 mesures d’orge aux pauvres de Septmoncel. Les faits de ce genre sont innombrables. Une des grande œuvre qu’il accomplit fut l’établissement d’un grand séminaire, pour la formation des prêtres. Mais pour suffire à toutes les charges et aux nombreuses charités, il faut naturellement de l’ordre dans les recettes et non moins dans les dépenses de la terre de Saint-Claude, (ou mense épiscopale). De cet ordre, nous avons une idée en parcourant les Tables générales des recettes et dépenses de la terre de Saint-Claude (ou mense épiscopale), de 1786 à 1790, volume manuscrit in-folio comprenant plus de trente feuillets, que, sans m’expliquer sa présence en ce lieu, je viens de découvrir fortuitement dans une maison particulière.
Voici ce que nous lisons concernant Estival et Ronchaux.
Relativement aux recettes : 29 septembre 1787 reçu   du fermier d’Estival et Ronchaux à compte du terme de Pasques dernier 240 livres.- 15 décembre 1787, reçu id dud’ fermier, reste de terme de Pasques, 590livres.
– Octobre 1788 reçu id à compte de 1787 566 livres. -Avril 1789 reçu id. pour solde 1787 64 livres.-21 septembre 1789 reçu id. 636 livres- 30 juillet 1790 reçu à compte de terme échus 700 livres.
Relativement aux dépenses en 1789, au greffier d’Estival pour ses honoraires de 1785, 6 livres13, 4
4 janvier 1790 au greffier d’Estival, gage échu le 18 avril 1788, 13 livres 6,8
1790, frais de la levation d’un cadavre à Estival 24 livres
22 may 1790 au garde Berrod 25 livres juillet 1790, au curé d’Estival pour portion congrue de 1789, 700 livres.
Nous voyons par ces tables générales l’Evêque de Saint-Claude percevoir des redevances et payer des gages ou portions congrues en juillet 1790 et cependant dans la fameuse nuit du 4 juillet 1789, les membres de la Constituante avaient décrété l’abolition des ordres et des corps de l’ancienne société française. On mit sans doute une année pour l ’application du décret.

Désormais, la Nation est l’unique dépositaire et l’unique source de la puissance publique. La principauté de Saint-Claude, comme toutes les seigneuries particulières est fondue, dans la souveraineté de la Nation.
L’Evêque n’est plus seigneur, il n’est plus que le chef spirituel du diocèse en attendant qu’il prenne la route de l’exil.
C’est en Suisse que se réfugia Mrg de Chabot . Nous pourrons plus tard faire quelques réflexions au sujet du changement de régimes .
Pour aujourd’hui disons seulement que Mrg de Chabot envoya sa démission d’évêque de Saint-Claude , aussitôt que le Pape Pie VII en manifesta la demande à tous les Evêques de France lors du Concordat .
En 1802 il fut nommé évêque de Mende , mais démissionna en 1805 .
En 1806 il est nommé chanoine de Saint-Denis Louis XVIII en 1817 le nomme à l’archevéché d’ Auch ,mais il refuse.
Il mourut le 28 avril 1819 , à l’âge de 79 ans

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