Vie paroissiale, religieuse.

Démarches pour avoir une égliseAccord pour paroisseAccord Roi1er CuréListe Chapelains & Curés
Après la RévolutionFondations

1920-01
Baptêmes
Nous avons vu que dès l’année 1414, il y eut à Etival « une chapelle à charge d’âmes avec fonts-baptismaux. » Donc dès cette époque les nouveaux nés étaient baptisés à la chapelle et non à Soucia. Les plus anciens registres de baptêmes conservés à la mairie d’Etival remontent à 1568.

Les actes n’en sont pas signés, mais à partir de 1666, ils sont régulièrement signés par le chapelain en bas de chaque page. Les registres ne font pas mention de baptêmes d’enfants des Seigneurs d’Etival et Ronchaux, par contre, nous voyons ceux-ci assez fréquemment parrains ou marraines d’enfants du pays, tantôt tenant eux-mêmes sur les fonts, tantôt se faisant représenter.
Ainsi le 6 février 1667, fut marraine de Claude-François Mathieu, Dame Claude-Françoise de Laubespin, baronne de l’Aigle (Légata représentée.)
Le 13 septembre 1667 fut baptisée Marie-Claire Bouvier : Parrain Jean-Claude Berel (Berrer), chapelain et marraine Dame Claire de Leray, représentée.
Le 3 des Ides de mai 1669, fut baptisé Claude-Hubert Bunod : parrain  » généreux Claude-Hubert de Mandre, baron de l’Aigle, présent »
En 1678 fut marraine de quatre enfants d’Etival, Demoiselle Claire-Henriette de Poligny, baronne de l’aigle et Seigneur de Ronchaux, décédé à Meynal le 17 février 1682.
Ces nombreux parrainages n’indiquent ils pas des relations bienveillantes, amicales, on pourrait dire familiales entre le Seigneur et ses sujets ? Le paysan n’est plus le serf, l’esclave du seigneur, mais son ami, son fils spirituel.

Mariages

Il n’en est pas des mariages comme des baptêmes. Ils sont réservés au curé et doivent se faire à l’église mère de Soucia. La publication des bans elle-même se fait à Soucia, coutume qui présente de graves inconvénients et peut exposer à la nullité le mariage de personnes inconnues à Soucia et dont les liens de parenté ne peuvent être découverts et dénoncés. Inconvénient noté dans une supplique des habitants d’Etival, et reconnu par le curé de Soucia, qui, tout en se réservant la célébration des mariages, permet dès le commencement du XVIII ème siècle, de publier les bas à la chapelle d’Etival. Le registre des mariages célébrés à la chapelle d’Etival date de l’année 1740

Inhumation

Primitivement, les défunts d’Etival étaient inhumés à Soucia, les Vyes aux morts le prouvent assez. Mais dès l’érection de la chapelle, ou peu après, il dut y avoir un cimetière à Etival. Un acte de fondation de messes en date du 22 février 1638 commence ainsi :

«Soit à tous notaire comme il soit que cy-devant Nicolas Lestievent dit Janodet d’Estival aurait été méhu de dévotion et affection à la chapelle audit lieu d’Estival en l’honneur et en révérence de Dieu et de la glorieuse Vierge, sa sainte mère, au cymetière de laquelle sont inhumés et enterrés ses furent prédécesseurs.»

1911-02

La paroisse d’Etival, du doyenné de Moirans, au diocèse de Saint-Claude, se compose actuellement de deux communes comprenant chacune deux sections, savoir : Etival et Ronchaux, formant la première – Châtel de Joux et la Crochère, formant la seconde.Le centre paroissial est la section d’Etival.
C’est là, que furent toujours l’église et la maison presbytérale.
Remarquons en premier lieu, que c’est seulement depuis le Concordat de 1801, que Châtel de Joux et la Crochère font partie de la paroisse d’Etival ! Auparavant cette commune était comprise dans la paroisse de Clairvaux.

Remarquons en second lieu qu’Etival même et Ronchaux ne formèrent pas tout d’abord une paroisse. Ces deux sections ou plutôt ces deux communautés, avec les fermes en dépendant autrefois, très nombreuses, étaient de la paroisse de Soucia.
Toutefois, depuis le commencement du XV° siècle (1414), il y eu à Etival une chapelle, avec pour la desservir, un vicaire chapelain ainsi que nous l’avons dit déjà en donnant la liste des chapelains et curés.
Ce ne fut qu’en l’année 1780, que la chapellenie d’Etival, fut démembrée de l’église mère de Soucia et fut érigée en succursale par le décret de Monseigneur Raymond de Durfort, archevêque de Besançon, en date du 29 avril 1780 et lettres patentes du roi louis XVI, données à Versailles en septembre 1780, suivies par l’arrêt du parlement de Besançon du 18 novembre 1780.

Pour plus de clarté et de précision je parlerai d’abord séparément des deux communes jusqu’au concordat, époque de leur union et de la constitution de la paroisse actuelle et de ce moment leur histoire se confondra.

De septembre 1914 à fin avril 1919 pas de bulletin, il revient en mai 1919 en disant :
Je revient du Bosphore directement en passant par Mayence , Colmar , Dixmude. P.Burlet

1919-06

Etival au point de vue religieux ou paroissial
Jusqu’ici le bulletin nous a donné ce qu’on pourrait appeler l’histoire communale ou civile. Aujourd’hui il commence à proprement parler l’histoire paroissiale et religieuse.

Si nous consultons l’histoire de la Franche-Comté ou simplement encore celle de Saint-Claude, nous constatons premièrement que primitivement les paroisses étaient peu nombreuses dans notre pays, et par le fait même, d’une très grande étendue. D.Benoît donne la liste des paroisses qu’il croit exister dès le VIII et IX siècle. Parmi elles se trouve la paroisse de la Rochette (Rocheta), ou de Soucia, (Solacum) qui comprenait outre le village de ce nom, Champsigna, Thoiria, Barezia, Estival et Ronchaux.

Nous constatons en second lieu qu’à cette même époque et jusqu’au XIII siècle, les paroisses en général se trouvaient unies à des chapitres, à des collégiales, à des monastères et que les prêtres séculiers étaient fort rares. Je n’ai pas à étudier les raisons que pouvaient avoir les évêques de confier les paroisses de leur diocèse à des moines plutôt qu’au clergé séculier. Je prends le fait tel que les historiens le rapportent. Je prends cet autre fait : c’est que plus tard au XII et XIII siècle déjà, les religieux abandonnent peu à peu aux clercs séculiers le service paroissial. – Une des principales raisons pour lesquelles les paroisses primitives étaient très étendues, c’est qu’elles étaient constituées bien moins par des agglomérations de maisons comme nos villages modernes, que par un ensemble de meix, granges, maisons disséminées dans des vallons séparés les uns des autres par des forêts ou des côtes escarpées. C’est ainsi que les meix et granges constituant les deux communautés d’Estival et de Ronchaux furent rattachés dès le principe à la paroisse de Soucia, comme la paroisse la plus à leur portée, bien qu’éloignée et d’un accès difficile. C’est à Soucia que les habitants des fermes disséminées dans la vallée d’Etival et dans les Combes sauvages du mont de l’Echine au-dessus des lacs, doivent aller entendre la messe, faire consacrer leur union, baptiser leurs nouveaux-nés, et inhumer leurs défunts. Pour qui sait la distance des lieux et la difficulté des chemins, c’est vraiment à se demander comment ils pouvaient remplir les devoirs essentiels du chrétien.

1919-07

Les fidèles d’Etival traversaient donc courageusement, n’en doutons pas les deux montagnes et la vallée profonde de la Sancière, qui les séparaient de Soucia. Sans aucun doute, il y a toujours eu de légitimes empêchements, et l’Eglise pas plus que Dieu n’ont jamais demandé l’impossible. Sans doute bien souvent, et surtout pendant la saison d’hiver, les vieillards, les femmes et les enfants se voyaient le dimanche contraints de rester au foyer, mais du moins ils s’y livraient à la prière. Seuls les jeunes gens, les jambes serrées dans leurs guêtres de drap comtois, un long bâton à la main, gravissaient les sentiers escarpés et dévalaient ensuite jusqu’au saint lieu pour y entendre la Sainte-Messe. Ils devaient, en rentrant à la maison, résumer l’instruction du curé de la paroisse et rapporter à chaque membre de la famille demeuré au foyer, un morceau de pain bénit, qui faisait participer les absents aux chrétiennes agapes.
Parfois, soit retard involontaire ou impossibilité d’aller au terme de leur voyage, ils se réunissaient sur un monticule d’où ils apercevaient l’église, et de là ils s’unissaient au prêtre célébrant, et de loin assistaient ainsi au Sacrifice, ce monticule, alors dénudé, actuellement au centre de la forêt de la Joux de Soucia, s’appel encore « Le molard de la Messe ». C’est aussi à Soucia que les habitants d’Etival et Ronchaux doivent faire consacrer leur union, baptiser leurs nouveaux nés et inhumer leurs défunts.
Dans une pétition des habitants d’Etival pour la dismembration d’avec Soucia, il est dit que «pour les inhumations, les habitants dudit Etival et Ronchaux devaient pour se rendre à Soucia traverser le territoire des deux paroisses de Clairvaux et Charchilla (territoire de Moussia)» Ce qui indique qu’il y avait deux chemins ou comme on les dénommait alors deux « Vyes aux morts ». Je n’ai pu retracer celle qui traversait le territoire de Meussia, venant plutôt des fermes de Ronchaux. Mais l’autre vye aux morts est bien connue encore des habitants de Châtel-de-Joux. Prenant Etival pour point de départ, on suivait d’abord le vieux chemin d’Etival qui passant aux Eschaliers, aux Chezaux, sous les vyes, au pied du molard Levron, sur la chaussée, aboutit encore à la grand-Route, aux Saugevettes. Là même, de l’autre côté de la route, prenait la Vye aux morts qui venait aboutir proche une source « La fontaine de la Vye aux Morts », traversait la vallée et au Grand-Dievre entrait dans la forêt de la Joux de Soucia pour déboucher du bois en face du village. J’ai pu la suivre jusqu’au sommet de la montagne, mais franchement il faut des jarrets de montagnards pour gravir pareil chemin. Aussi je n’oserais m’élever contre la légende  » du mort perdu par les porteurs  » d’autant moins que, au sommet de la montagne et tout au bord du chemin, se trouve une lézine de trois ou quatre mètres de profondeur. Dés lors, il n’est pas impossible qu’en hiver, la lézine étant dérobée des regards par la neige, le moindre faux pas de la part des porteurs n’eût occasionné pareil accident, momentané assurément.

Dès le principe donc, Etival et Ronchaux furent rattachés à la paroisse de Soucia et le demeurèrent jusqu’en l’année 1780. Nous verrons néanmoins que bien avant cette époque, ces deux communautés eurent une chapelle Vicariale. En attendant de parler de la chapellenie d’Etival, qu’on me permette de donner les quelques noms des curés de Soucia que j’ai pu découvrir dans les archives.
Jean VAROD, prêtre curé de Soucia, pose sa signature au bas de la transaction passée entre l’abbaye de St-Claude et les trois batys, le 24 mai 1552, au château de la Tour-du-Mey.
Messire Jean RIGAUD, prêtre curé de Soucia, fut témoin d’un acte de vente d’une propriété de la Lierre, le 28 juin 1606.
Jacques DUNOD, curé de Soucia de 1654 à 1668.
Claude-Philibert DUNOD, frère du précédent, curé de Soucia de 1668 à 1687. J’aurais a reparler de la famille Dunod. Notons en passant que Jacques et Claude-Philibert Dunod avaient cinq frères prêtres et religieux, et trois sœurs religieuses.
Claude-François BARATTE, curé de Soucia de 1687 à 1706.
Augustin BARATTE, neveu du précédent, curé de Soucia de 1706 à 1745.
Huges-François JUNET, curé de Soucia de 1745 à 1789.