Chapelains puis Curés 1630-1803.Détail

Philibert LESNE : prêtre chapelain perpétuel de la chapelle Notre Dame d’Etival 1630-1635.

Henry PIARD : prêtre chapelain à Etival 1635-1640.

Denys REGAUD : probablement neveu de M. Jean REGAUD, curé de Soucia, prêtre chapelain perpétuel 1640-1649. On le trouve vicaire à Courbouson en 1667 et curé de Nogna en 1690. Les REGAUD possédaient une chevance à Etival.

André GRAND dit FERNEZ : prêtre chapelain 1655-1666. Peut être fut-il chapelain des 1650, ou bien messire REGAUD le fut jusqu’en 1655.

Jean Claude BERREZ : prêtre chapelain vicaire perpétuel 1666-1675. D’une ancienne famille d’Etival, il est établi chapelai par lettres d’institutions de l’Archevêque de Besançon Antoine Pierre 1er De GRAMMONT. Il est autorisé à prendre possession par décret de la cour souveraine et du parlement de Dôle dont voici un extrait :« Les vices présidents agens, tenant la cour souveraine et parlement à Dôle ayant vu la requette portée à lad’ cour à la part de Jean Claude Beret d’Estival, diacre avec les lettres d’instructions par lui obtenues de Mgr le Révérendisime Archevêque de Besançon cy jointes sous le scel et lad’ cour et sur ce ouïs les fiscaux en icelle auxquels le tout à été communiqué permettent aud’ suppliant coeoriginel de ce pays et Comté et Bourgogne s’aider et servir desd’ lettres et en vertu d’icelles prendre et apréhender la réelle possession de la chapelle d’Estival fondée en l’honneur de N-D dont il est pourvu par lesd’ lettres moyennant toutefois qu’elle soit du patronage de sa Majesté et de charge de part led’ suppliant y faire le service divin selon la fondation et pieuse intention des fondateurs et de prester le serment es-main ded’ seigneur vice-président, que pour obtenir lad’ chapelle il n’a donné ny çu être donné de sa part aucune chose directement ou indirectement et qu’il accomplira les charges dépendant de lad’ chapelle, mandant au premier huissier ou sergent requis faire tous exploits nécessaires. Fait à Dôle ce neuvième novembre mil six cent soixante cinq, en l’absence des SSrs greffier Pavegarith. »
« Et depuis aud’ lieu de Dôle les jours, mois, ans que dessus par devant nous M. Jean Jacques Bonvalot, docteur es-droit, seigneur de Peyrecey, premier conseiller et vice-président au souverain parlement de Bourgogne est présenté Marc de Kogna Clerc aud’ parlement, lequel en vertu de procuration spéciale à lui adressée par led’ Berret daté du vingt-septième octobre an que devant reçue et signée de Fromond notaire a prêté le serment à lui ci-dessus ordonné dont lui avons octroyé acte sous nos noms et seing manuel ci mis. Bonvalot »
L’abbé Jean Claude BERREZ administra donc la chapelle vicariale d’Etival pendant 9 ans. Ensuite, il fut sans doutes transféré à une autre chapelle ou nommé à une cure. A son départ, la chapellenie d’Etival fut vacante durant deux ans, durant la conquête de la Comté par Louis XIV.

Henry MARESCHAL : natif de Fort du Plasne, il fut chapelain une première fois de 1678 à 1684, puis une seconde fois de 1695 à 1715. Dans l’intervalle, de 1684 à 1695, il dut y avoir d’abord une vacance de deux années, sur les registres en effet on ne trouve pour l’année 1685 qu’u acte de baptême signé VICHOT, prêtre de Moirans, de même pour l’année 1686, un acte de baptême également signé PATEL, prètre.

André GRAND : natif des Crozets désert la chapelle de 1687 à 1691. Il est témoin d’un acte de fondation de messe à la chapelle de Châtel de Joux par Pierre Benoît JEANNIN et Georgette PERRETIER en 1690.

Joseph VERNIER : Prêtre vicaire de 1691 à 1694.

Messire GRAS : natif de Moirans, chapelain et vicaire perpétuel de 1715 à 1722. D’après un certificat de baptême qu’il à délivré, on constante qu’il fut curé de Cernon.

D GUYENET : prêtre vicaire du 21 juin 1722 à 1726. C’est sous son vicariat que commencèrent les premiers registres de mariages et registres mortuaires pour la chapelle d’Etival. Auparavant, ils étaient tous inscrits sur les registres paroissiaux de Soucia.

Humbert COURBET : natif de Clairvaux, prêtre vicaire du 11 novembre 1726 au 6 mai 1737. Il mourut à Etival. Voici son acte de décès.
« Messire Humbert Courbet, prestre vicaire chapelain à Estival, agé d’environ 40 ans est mort le six mai de l’an mil sept cent trente-sept, étant en vie il a choisi sa sépulture dans le tombeau de l’église de Clairvaux les Vaudains où il repose maintenant dès le 7 du même mois. »

Jean Alexis DEVAUX : chapelain et vicaire de mai 1737 à 1743.

Claude Denis HUGONNET : natif d’Auge près de Barézia, vicaire de 1743 à 1763 année de sa mort. Il contracta d’abord un engagement de 9 ans comme chapelain. En voici la transcription : « L’an mil sept cent quarante trois le neuf décembre avant midy, sur la place publique du village d’Estival, par devant moy Estienne Vaucher notaire royal à la résidance de Clairvaux sont comparus Chanut Jean Baptiste eschevin actuel à Estival assisté de Jean Claude Grandperrin, Philibert Marie Perrin commis… Claude Benoît Nicolas Mathieu, Pierre François Courvoisier eschevins, Jacques Girard et jean Baptiste Devaux commis en exercice à Ronchaux, accompagnés de… tous habitants et composant la majeure pars et plus saine partie des principaux desd’ habitants desd’ communautés, tous tant en leur nom que des habitans assemblés en corps et en la manière ordinaire sur la place publique, délibérants des affaires d’icelle pour eux, les leurs et successeurs ont fait les marchés et conventions suivantes avec led’ sieur Claude Denis Hugonnet d’Auge prêtre curé, savoir : que celui-cy s’oblige de les servir et faire toutes les fonctions de vicaire aud’ Estival pendant le temps de neuf ans entiers et consécutifs à commencer au premier de janvier prochain, au réciproque de quoy lesd’ habitans s’obligent de luy payer chaque année la somme de cent quarante livres en quatre termes égaux une voiture de bois de chauffage, chacun de tous lesd’ habitans de Ronchaux et Estival qui auront jument, cheval et arnais, une livre de beurre par chacun desd’ habitans qui ont vaches, le bas casuel, celuy à M. le curé de Soucia réservé, savoir dix sols pour enterrement, cinq sols par vigile, six sols, huit deniers par baptêmes, trois gros pour enregistrer, quinze sols par mariage, moyennant quoy le dit sieur Hugonnet sera obligé de payer la rétribution qui sera due à M. le doyen, curé de Clairvaux, lorsqu’il apportera les onctions de faire deux processions à Soucia, deux au Châtel de Joux, autre deux processions où l’on conviendra de dire sans rétribution, vingt huit messes à la décharge desd’ communautés, d’aller chercher les morts pour les enterrer au cimetière d’Estival dans les maions dud’ lieu, et ceux des Ronchaux à l’entrée du village le tout annuellement suivant que le tout a été convenu, stipulé et règlé entre lesd’ parties qui promettent de l’accomplir en tout point, chacune en droit doy de bonne foy à peine de tous dépens, domage, et intérêts, pour l’accomplissement de quoy led’ sieur Hugonnet à obligé ses biens et lesd’ habitans ceux de leur communauté et au besoin les leurs propres sous le privilège du scel du Roy, renonçans à toute chose opposés aux présentes. Fait, lue et passé sur lad’ place publique en présence des sieurs Alexandre et Claude Grand, oncle et neveu prêtre vicaire à Menssia rencontrés aud’ Estival témoins requis et soussignés avec celle des parties qui le savent, les autres illetrés enquis, signé à la minute, C. D. Hugonnet, A Grand prêtre, C Grand prêtre et autres Eschevins. Et E. Vaucher notaire contrôlé à Clairvaux le 23 décembre 1743 signé Piard. »

HUGONNET mourut le 12 mars 1763 à l’age de 60 ans, son corps fut inhumé le 13 mars dans la chapelle d’Etival.

Daniel RAYNAUD dit ROYDOR : né en 1736 à Salave (actuellement paroisse de Saint Laurent.) Il était le fils de Charles RAYNAUD dit ROYDOR et de Luce BRIDE, tous deux demeurant à Salave. Ceux ci eurent deux autres enfants dont une fille du nom de Rose qui en 1778 épousa Joseph PERRIN d’Etival et un fils, Joseph Marie qui agé de 72 ans demeurait à Salave en janvier 1818. Daniel ROYDOR fut nommé vicaire chapelain d’Etival en 1763, il avait 27 ans. Il demeura vicaire chapelain jusqu’à l’érection de la chapelle en paroisse en 1780 puis fut ensuite curé d’Etival jusqu’en mai 1792.
Le 12 avril 1766, il obtint du cardinal De CHOISEUL, archevêque de Besançon, la faveur d’ériger la confrérie du très saint sacrement dans la chapelle d’Etival.
C’est sous son administration comme chapelain que furent bâtis le chœur et la sacristie de la vielle église et qu’ainsi fut agrandie l’antique chapelle de Notre Dame d’Etival. Cet agrandissement était sans doute nécessité par l’augmentation de la population, mais on peut croire qu’il fut fait dans le but d’obtenir plus facilement l’érection de la paroisse, peut être même fut il imposé pour ce motif. Car dès l’année 1753, les habitants des deux communautés d’Etival et de Ronchaux avaient chargé leurs Eschevins de commencer les démarches, suppliques et procédures canoniques, Mgr Raymond De DURFORT, archevêque de Besançon, prince du Saint Empire porta le 29 avril 1780 le décret d’érection de la chapelle en paroisse.

Ce décret fut confirmé par lettres patentes du Roi Louis XVI, datées de septembre 1780 et arrêt de parlement en date du 18 novembre 1780. Le décret d’érection conférait la nouvelle cure au chapelain M. ROYDOR « avons donné et conféré, donnons et conférons de plein droit par ces présentes la cure d’Etival au sieur Daniel Roydor prêtre du diocèse de Saint Claude, déjà pourvu de la chapelle dud’ lieu que nous avons érigée en cure comme personne capable et digne auquel à cette finseront nos provisions expédiées en forme et délivrées. »
Le 2 janvier 1781, sur présentation du décret d’érection, lettres patentes et arrêts d’envoi en possession, après le serment de fidélité en tel cas requis, M. Daniel ROYDOR fut solennellement installé à la cure de la nouvelle paroisse par M. Joseph Hyacinthe BOISON, prêtre, docteur de Sorbonne, chanoine honoraire de l’église d’Orléans, résidant à Lons le Saunier.
« Après lecture desd’ décrets-lettres patentes arrêts mond’ sieur l’abbé Boisson a mis led’ sieur Roydor ainsy pourvu et le requérant en la vraie, réelle, actuelle et corporelle possession de lad’ cure ou église paroissiale d’Estival pour par luy jouir des droits, honneurs, fruits, revenus y attachés par la libre entrée dans lad’ église, prière Dieu faite au bas du maître autel où il s’est mis à genoux-baiser dud’ autel-ouverture et cloture du tabernacle-toucher des vases sacrés, de la chaire où il s’est assis, visite des fonts baptismaux, son de la cloche et généralement en observant toutes les autres formalités et cérémonies à ce nécessaires et accoutumées. »
Le procès verbal de cette prise de possession solennelle fut signifié à qui de droit. Le 24 janvier 1781 à Mgr Joseph De MEALLET De FARGUES, évêque de Saint Claude décimateur, le 27 janvier à Mgr Louis Roger Prince De BEAUFFREMONT codécimateur, et à M. Hugues JUNET curé de Soucia. Dans cette signification, M. ROYDOR « a reconnu que les revenus de lad’ chapelle érigée en cure ne sont pas à beaucoup près suffisant pour remplir la portion congrue, c’est pourquoi il a préféré et préfère d’abandonner et relâcher à qui de droit tous les biens et revenus de lad’ chapelle qui consistent :

1 : En un pré dit et appellé « La Chanalette. »
2 : Une maresche confinant de bise le petit lac, de vent le grand lac, levant et du couchant le sieur Mareschal.
3 : Un pré appellé le « Pré Gerbier » par indivis avec M. de Ronchaux
4 : Un pré dit « A La Grande Maresche »qui confine du levant, couchant et vent le communal et bise les héritiers de Jean Claude Chanut et autres .
5 : Un pré appellé « La Combe à La Rose » confinant au levant et au couchant le communal, vent Claude Joseph Bouvier et les héritiers de Gérard Bouvier.
6 : Un champ dit « Sur Le Moulin. »
7 : Un champ dit « A La Fin » continuant au couchant, levant et bise le sieur Mareschal, vent le communal.
Outre les fonds ci-dessus énoncés, le sieur Roydor curé déclare posséder encore à titre onéreux certains fonds donnés à ses prédecesseurs par différents particuliers pour rétributions de messes, bénédictions, offices. Les fonds ainsy affectés sont :
1 : Un quart de soiture de pré « A La Fontaine » pour rétribution de 2 messes basses, l’acte est du 11 août 1477.
2 : Un champ appelé « Au Quarre », une autre pièce appellée « Au Viengieux ou Vergier » pour rétribution de 2 messes à haute voix, l’acte est du 20 mars 1638.
3 : Une petite pièce ou rippe et rochailles appellées « Au Buisson Routy » affecté de 2 messes à basse voix, l’acte est du 20 août 1719 »
ROYDOR, ne devait jouir en paix de son nouveau titre que quelques années seulement. La révolution allait commencer allait commencer l’œuvre néfaste qu’elle poursuit toujours. Le 24 août 1790, Louis XVI, mal conseillé, avait apposé sa signature à la constitution civile du clergé. Un décret du 20 novembre prescrivait à tous les ecclésiastiques de prêter serment à l’issue de la grand’ messe. Le dimanche 23 janvier 1791, était le dernier terme pour la prestation de serment.

Dans cette occurrence, que fit M. ROYDOR ? La tradition locale est qu’il demeura prêtre fidèle de l’église romaine. Mais si le registre des délibérations municipales de l’époque où doit se trouver le procès verbal de prestation ou non prestation de serment, étant en lambeaux, ne peut nous éclairer sur ce point, nous avons deux autres documents qui établissent que hélas M. ROYDOR prêta le serment constitutionnel.
Dans des notes sur l’époque révolutionnaire à Soucia, laissées par M. Gaspard CHAPPUIS, alors vicaire de Soucia (mort en 1805 curé d’Etival), il est dit : « M. Delamarche, curé de Soucia est le seul curé des alentours qui ne prêta point le serment. » Et GILLET, procureur syndic de Saint Claude, « constate avec douleur que M. Roydor, curé d’Etival a prêté le serment de mauvaise grâce. » Aussi « M. Roydor ne fut pas déplacé à la première élection » dit encore M. CHAPPUIS….. Il demeura à Etival jusqu’au mois de juin 1792, mais comme il avait du se rétracter, il quitta Etival à l’arrivée du citoyen Bonguyot prêtre jureur nommé à la cure d’Etival. Le 13 Juin 1792, il est autorisé à fixer sa demeure aux Ronchaux. Par délibération « assemblé sur la réquisition du sieur Daniel Roydor, cy-devant curé d’Etival, déplacé par la loi constitutionnelle de l’état, lequel a dit qu’il ne trouvait aucun lieu plus commode pour se retirer que celle d’André Cassabois et ses frères, led’ sieur Roydor demande le veux du conseil, ce qui luy a été instamment accordé, sous la condition qu’il sera prudent et nandoctrinera personne … »

Ce fut à partir de ce jour que M.Roydor célébra en cachette, les saints mystères aux Ronchaux. Déjà il l’avait fait à Etival. La tradition cite à Etival la maison Berrod (l’auberge actuelle) , à Ronchaux la maison Bunod quoniam et celle habitée actuellement par Cassabois Louis-Celestin l’ancien facteur.
Mais la tourmente révolutionnaire grandissait, M.Roydor dut prendre ses précautions pour en cas de besoins, pouvoir gagner la terre d’exil. Le 6 aout 1792 il demanda à la municipalité d’Etival un certificat pour lui servir de sauf-conduit. Il en fournit le modèle. Mais les conseillés déclarèrent « qu’en leur âme ils ne peuvent le lui délivrer suivant le modèle à eux présenté, car ils savent au contraire que led’Sr Roydor a troublé l’ordre public et la tranquillité dans la commune d’Etival. »
Après ce refus, que devint M.Roydor, émigra-t-il ou fut-il déporté ?         A la date du 28 floréal an II (15 mai 1794) il est inscrit au 4éme supplément de la liste générale des émigrés.
Et à la date du 18 prairial an V ( 6 juin 1797) un arrêté de l’administration centrale du département le relève de la déportation et ordonne que ses biens seront rendus.
Il était en effet revenu au pays, ainsi que l’attestent plusieurs actes de baptêmes qu’il administra en cachette le 26 octobre 1796 et quatre autres en l’année 1797, c’est sans doute à cette époque et sous un déguisement qu’il travailla à l’extraction de sable nécessaire à la bâtisse de la maison Girard-Claudon de la Rageat.
Au 18 fuctidor (4 septembre 1797) fut-il de nouveau obligé de reprendre la route de l’exil ou seulement à se tenir caché ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il qu’ au printemps de 1800, nous le voyons renouveler sa demande en restitution de ses biens. Dans cette séance du 1er Floréal an VIII (12 avril 1800) le préfet du Jura vu la pétition du Sr Roydor, vu l’arrêté de l’administration centrale du département du 18 prairial an V (6 juin 1797), le certificat de l’officier de santé Girod du 22 germinal dernier…l’âge du prêtre Roydor et les infirmités graves légalement constatées. Arrête :
Art 1er– Daniel Raynaud-Roydor ci-devant curé d’Etival, doit être rayé de la liste des émigrés et placé dans la classe des déportés.
Art 2 – Il est placé provisoirement sous la surveillance du maire de la commune de Moyrans, arrondissement de St-Claude.
Quel fut le lieu de sa résidence jusqu’en l’année 1803, je ne puis le dire
Le 19 juin 1803 il est installé à la cure de Soucia. M.Roydor administra cette paroisse jusqu’au 13 juin 1818 jour de sa mort à 82 ans.
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